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Hayao le Snark
6 octobre 2022

I.11. Planète-Prison

Fin clairvoyant, Aldous Huxley postula un jour “qu'une parfaite dictature aurait l'apparence d'une démocratie, mais consisterait plus ou moins en une prison sans murs ou limites dans laquelle les prisonniers ne rêveraient pas même de s'échapper, ignorant qu'il s'agit d'une prison. Cela consisterait essentiellement en un système d'esclavage, ou, à travers la consommation et le divertissement, les esclaves chériraient leur servitude.” Peut-être érigerez-vous Huxley en tant que visionnaire. Mais il n’était pas seulement ça. C'était surtout quelqu'un à l'analyse très perçante, disposant d’une imposante clarté d'esprit. Ce qu’il faut savoir à propos des écrits d’Huxley, c’est qu’ils ne dénoncent pas seulement le monde tel qu'il est devenu de nos jours, mais tel qu’il était en son temps surtout, le monde n'ayant pas mué dans son tissu de mensonges depuis, nos démocraties se trouvant tout aussi fascistes qu’avant... Comme beaucoup de livres de science-fiction, les écrits de Aldous Huxley dénoncent par métaphore les instants T auxquels ils ont été écrits, périodes s'inscrivant dans le cycle de “l’éternel présent”. Je le nomme ironiquement “éternel”, car cette tromperie est immémorielle, remontant à une certaine nuit des temps, et est toujours d’actualité selon moi.

Ainsi, je pense qu’Huxley figure avec Orwell parmi les esprits ayant percé à jour le mensonge ambiant de leur société, ayant usé de la science-fiction en tant que romanciers pour illustrer cette apparente tromperie.

 

Maintenant, passons à un autre auteur, tout aussi clairvoyant : Karl Marx.

Qu’une chose soit claire, absolument : nul pays n’eut un jour appliqué réellement ses écrits. Au cours de notre histoire, on ne connut que des simulacres de cet extrême-gauche, étant-là uniquement pour nous prémunir de la triste réalité en arborant des apparences soi-disantes “communistes”, réalité étant, tout bonnement, je le crois bien, que notre douce planète est quadrillée de dictatures-pays, plus ou moins maquillées en honnêtes systèmes. La Corée du Nord ne serait ainsi pas l’exception confirmant la règle qui voudrait que notre terre soit peuplée de pures démocraties…

Dans le capitalisme, un travailleur travaille non pas par passion, mais pour gagner sa vie. Le travail n'est pas perçu comme faisant partie de la vie, mais plutôt comme un sacrifice de la vie.” “Gagner” étant un euphémisme pour vendre son temps libre, qui autrement pourrait être consacré à l'épanouissement réel… Et c’est là que Marx avait une dichotomie fine des rouages de notre société : tout comme lorsqu’il disait que “dans le capitalisme, la richesse n'est pas produite par les riches mais gardée par les riches, car ce sont les pauvres qui ont toujours généré cette dernière.”

 

Ne trouvez-vous pas ça révoltant qu’on vous foute dans ce monde, vous soutirant de la non-existence, et ce, sans vous demander votre avis pour qu'ensuite on exige de vous, cette fois-ci encore sans vous laisser le choix de “gagner” votre vie ? Sacrifiant ainsi quotidiennement la majeure partie de votre temps libre à l’accomplissement d’une tâche répétitive et idiote, dans l’intention de générer un certain gain monétaire…

Un communisme réel, chose encore jamais vue sur Terre, aurait constitué un véritable bond en avant, et si nous étions dans une continuité idéologique telle, il nous apparaîtrait peut-être aujourd’hui comme allant de soi que les gens devraient pouvoir tenir pour acquis de disposer d’un toit ainsi que de nourriture, de même qu’un accès aux soins indépendamment de leur capacité à accomplir une tâche générant du profit. Cela devrait vous être garanti en échange de votre incarnation en ce monde, voilà ce que j’en suis arrivé à penser.

On est bien loin de notre société capitaliste qui nous extorque à se maintenir dans le bien–être sans que les nécessités basiques à notre épanouissement ni que les les ressources exigées par une certaine sécurité financière ne soient naturellement acquises et garanties, à moins de vendre son labeur à un maître capitaliste : ce qui constitue la seule option restante et alternative au manque, à l’absence de ressources et de biens vitaux... Une économie basée sur les ressources telle que théorisée par Jacque Fresco ne me semble plus si absurde d’un coup… Quant est-il de votre opinion ?



A cet aspect « prison » qu'est le monde vient s'ajouter selon moi un pan qui est en quelque sorte dit «ésotérique et superstitieux», portant sur cette situation, qui serait ainsi alors de nature double : je pense que vous êtes de la conscience pure, des âmes aux caractéristiques quasi-divines. Auto-déification dont on vous aurait privé l'accès par l'endiguement des canaux d'accès à la connaissance de soi. Étant coupé de cette nature, de cette prise de conscience, vous seriez condamné à une vie mortelle et éphémère tandis qu'en connaissance de cause, vous auriez pu vous sublimer et échapper à cette finitude en sauvegardant votre âme de la grande machine à laver cosmique, vous affranchissant et vous faisant transcender le cycle de la vie et de la mort. Et si cette planète était le terrain de jeu qu'elle devrait être, vous auriez sans doute pu tomber amoureux de l'expérience qu’elle y offre, loin, très loin du cauchemar qu'elle est actuellement et ainsi y contribuer tout en y apposant votre empreinte...

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