I.2. Théorie Du Complot & Censure

Malgré un aspect sombre de ma perception du réel, il m'est possible parfois de percevoir un dirigeant comme génial pour l'intérêt du peuple, apte à avoir un recul monstre sur les choses comme J.F.K. ou son frère, Robert Kennedy, moins célèbre mais lui aussi favori aux élections présidentielles et lui aussi… - Qu'en a fait l'obscurantisme de ce monde ? - Assassiné pour avoir cru en notre potentiel aptitude à présider de nos destinées.

Voici un extrait d’un discours de John Fitzgerald Kennedy, daté du 27 avril 1961 :

«Le simple mot de secret est inacceptable dans une société libre et ouverte. Et nous sommes en tant que peuple intrinsèquement et historiquement opposés aux sociétés secrètes, aux serments secrets et aux réunions secrètes. Je demande à tout publiciste, tout éditeur, tout journaliste de ce pays de réexaminer ses propres principes moraux afin de reconnaître la nature du péril qui menace notre pays. En temps de guerre, le gouvernement et la presse ont traditionnellement mis en commun leurs efforts reposant largement sur l’auto-discipline, pour empêcher la divulgation d’informations non-autorisées à l’ennemi. Aujourd’hui, aucune guerre n’a été déclarée, et aussi féroce le combat puisse-t-il être, elle pourrait bien ne jamais se déclarer à la façon habituelle. Car nous sommes confrontés dans le monde à une conspiration monolithique et implacable qui repose essentiellement sur des moyens secrets pour étendre sa sphère d’influence (de l’infiltration plutôt que de l’invasion, de la subversion plutôt que des élections, de l’intimidation plutôt que du choix libre, des guérillas de nuit plutôt que des armées en plein jour).

C’est un système qui a mobilisé de vastes ressources humaines et matérielles dans la construction d’une machinerie très efficace et au maillage très serré qui combine opérations militaires, diplomatiques, de renseignement, économiques, scientifiques et politiques.

Ses plans sont dissimulés, non publiés. Ses erreurs sont cachées, non affichées. Ses dissidents sont réduits au silence, pas complimentés. Aucune dépense n’est mise en question, aucune rumeur n’est imprimée, aucun secret révélé. Il conduit la guerre froide, bref, avec une discipline de temps de guerre qu’aucune démocratie ne pourrait jamais espérer. »

Avec ce discours, JFK souhaitait peut-être nous désillusionner, car nous sommes peut-être dans une société ou la possibilité de s'exprimer est limitée... Malgré le fait que cette valeur soit en apparence première, affichée, soutenue et brandit. Cette dite-société ne serait peut-être qu'un tissu de mensonges élaborés, une farce, loin de se trouver dans une démocratie, on serait gouvernés, sans faux-semblants, par des fascistes (qui se plairaient à nous bercer dans un océan empli d'illusions), ce que tenterai peut-être de nous exprimer certains artistes par des métaphores du monde tels que "Matrix", "Abre Los Ojos" ou encore "The Truman Show". Peut-être, je dis bien peut-être vivons-nous dans un monde où les êtres conscients suffisamment pour voir au travers du mensonge ambiant s'auto-censurent, où une certaine part de lâcheté rimerait aussi avec une certaine part de sagesse, et utiliseraient ainsi des métaphores et des non-dits, de crainte de voir leurs têtes tranchés socialement et/ou de ne plus être considérés. Pour les cas les plus épineux, ce serait la mort bien réelle qui serait à craindre (ex : Pier Paolo Pasolini, le réalisateur de “Salò ou les 120 Journées de Sodome”). Chaque message transmis au peuple devrait ainsi respecter toute une hiérarchie donné d’individus et/ou de groupes sociaux qui seraient rendus tout à fait intouchables par ce dit-ordre-établi, qui s’érigerait donc en une véritable dictature naturelle… Quant à ceux qui transcenderaient la peur de la mort par leur courage ou leur témérité, ils seraient égaux à ceux demeurant dans l'ombre, qui, ignorant que c'était "impossible", l'ont bel et bien réalisé, cet outrage... Bien sûr, il serait possible de conserver la vie tout en s'exprimant librement pour les plus rusés et/ou pour les plus chanceux d'entre-nous. Il faudrait donc trouver un juste milieu entre le degré de sa sensibilité personnelle et de son intelligence propre si l’on a pour vocation de se délivrer des mailles du filet de cette prison existentielle et de joindre à nous les destinées des êtres chers à nos yeux. Dois-je préciser que des capacités de relativisation et d’adaptation sont également nécessaires ? Tout ceux qui n’auraient pas réussi à s’adapter et passer outre cette censure quasi-naturelle… Eh bien, ils seraient morts, aussi cruel cela puisse -t-il paraître, et ils formeraient un cimetière ancestral de tous temps, qui s'agrandirait au fur et à mesure que ce dernier croit... Qui sait quel fût le nombre d’hérétiques historiques au système, et qui sait combien, par sélection naturelle, se seraient adaptés, et seraient, par conséquent, passés au travers des mailles du filet...